Au boulot, au quotidien, l’anglais grapille des parts de marché

La part de la population qui parle une langue non nationale ne cesse d’augmenter. Mais ça ne se fait pas au détriment des langues officielles, qui tiennent le coup.

L’anglais est de plus en plus parlé au boulot, mais les langues nationales n’en pâtissent pas. 20min/Anna Bila

La Suisse est de plus en plus riche linguistiquement: la population qui y réside maîtrise de plus en plus de langues étrangères sans que ce soit au détriment des langues nationales. C’est un des enseignements qui peut être tiré des derniers chiffres fournis par l’Office fédéral de la statistique (OFS), lundi. Un grand gagnant se dessine: l’anglais. La part des habitants qui l’utilisent comme langue principale est passée de 4% à 6% en l’espace d’un peu plus de dix ans.

«L’anglais est également une langue importante sur le plan professionnel puisque 23% de la population active occupée le parlait habituellement sur son lieu de travail en 2023. C’était presque autant que le français (28%) et loin devant l’italien (8%)», constate l’OFS. Ces chiffres sont des totaux au niveau national, mais il serait faux de croire que l’anglais est un truc réservé aux Zurichois, là où le sujet défraie souvent la chronique (lire encadré). Dans le canton de Vaud, on dénombre 100’000 personnes qui utilisent l’anglais sur leur lieu de travail, soit 25% de la population totale qui travaille.

Les langues nationales ne déclinent pas

C’est largement plus que l’allemand ou le suisse-allemand, utilisé par seulement 36’000 Vaudois (9%). Ce qui ne veut pas dire qu’ils n’utilisent que l’anglais: de plus en plus souvent, on parle plusieurs langues selon nos interlocuteurs. À Genève, on atteint un taux de 31% de personnes actives qui utilisent l’anglais.

Mais la grande majorité de ces personnes savent parler une langue nationale et le font volontiers aussi à la maison. Seul 1,5% de la population ne parle jamais une des quatre langues nationales à la maison. Leur usage est stable ces dix dernières années. Mais à leur côté, le tableau se diversifie. Le pourcentage de gens qui utilisent l’anglais (6,8%), le portugais (3,6%), l’albanais (3,4%) ou l’espagnol (2,9%) est en augmentation. Seul le serbo-croate (2,3%) est en léger recul.